L'acteur John Barrowman n'avait pas besoin du TARDIS pour aller dans l'espace. Savoir qu'il allait devenir Captain Jack Harkness, c'était déjà comme décrocher la lune !

La dernière fois que les téléspectateurs ont vu le Capitaine Jack dans la série Doctor Who, il était perdu sur un satellite quelques milliers d'années dans le futur. Après avoir héroïquement stoppé une invasion de Daleks afin de protéger ses nouveaux amis, Le Docteur et Rose Tyler, il avait disparu sans que personne n'ait la moindre idée de ce qu'il était devenu.

Mais le voila de retour dans le thriller de science-fiction, sombre et sexy, de Russell T Davies. L'Agent du Temps du 51ème siècle est aux commandes de Torchwood, une organisation d'élite en première ligne dans la bataille contre les aliens, chargée de protéger le genre humain.

« Jack dirige une équipe d'agents secrets, en dehors des instances gouvernementales et policières et au-delà des Nations Unies. A Torchwood, on ne répond que de soi-même, on établit ses propres règles » explique John Barrowman qui joue le rôle de l'énigmatique homme d'action au passé mystérieux.

« Jack est le leader et le ciment du groupe. C'est un héros...pourtant je ne pense pas qu'il se considère lui-même comme un héros, il est convaincu n'être qu'un homme tout à fait normal, qui fait son travail.»

Mais, reprend l'acteur, le voyage, depuis cette terrifiante rencontre avec les Daleks jusqu'au 21ème siècle, à Cardiff, à la base top-secrète de Torchwood, a laissé des traces sur Jack. « Jack est un peu plus sombre et un peu plus en colère que lorsque nous l'avons laissé. Après tout, il a été abandonné sur ce satellite et qui ne serait pas furieux ? » dit-il. « Vers la fin de Doctor Who, Jack devenait plus humain - je veux dire humain dans le sens où il commençait à se sentir concerné par les autres et moins centré sur lui-même. Au début de Torchwood, il a perdu un peu de ses qualités humaines. Il ne tient pas toujours compte des sentiments des autres personnes, sa priorité reste le bien du monde ».

Certaines choses, en revanche, ne changent pas. « Il est toujours drôle, il possède toujours son esprit caustique et je pense qu'il reste aussi sexy qu'avant » dit l'acteur, révélant donc que Jack est de retour avec ses vieilles manies, tentant d'avoir de l'emprise sur chacun et …sur tout. Pour John 38 ans, faire partie de Torchwood a été une fabuleuse expérience. « Quand Russell T Davies, Julie Gardner et moi-même nous sommes rencontrés pour la première fois pour parler de donner au Capitaine Jack sa propre série, j'ai été complètement bouleversé. C'était un rêve d'enfant ; être un personnage dans Doctor Who, alors avoir ainsi ma propre série, c'était tout simplement inimaginable ! »

« Je suis un adulte qui va travailler chaque jour et se bat avec des aliens, qui joue avec des armes à feu et embrasse de très belles personnes…que pourrais-je demander de plus? »

Né à Glasgow, John a déménagé avec sa famille, à l'âge de 8 ans, à Joliet dans l'Illinois. Au lycée, il est la vedette d'un spectacle musical de fin d'année. Puis, à l'occasion d'une visite au Royaume-Uni en 1989, il tente sa chance à une audition pour une production du West End de Anything Goes. Il est projeté de l'ombre aux feux de la rampe dans la célèbre création de Cole Porter. Suivra une série de rôles encensés par la critique dans différentes comédies musicales dont Miss Saigon, Phantom Of The Opera, Sunset Boulevard et Beauty and The Beast.

L'acteur est aussi apparu dans l'émission pour enfants de la BBC Live And Kicking, dans le film de 2004, De-Lovely, l'émission de téléréalité Dancing on Ice et, plus récemment, dans le rôle d'un jury dans l'émission The Sound of Music.

Fan du premier jour de Doctor Who, John admet que sa maison est bourrée de souvenirs du Capitaine Jack, y compris son pantalon en cuir, son arme et les balles tirées sur les Daleks quand nous l'avons vu la dernière fois.

Ce n'est pas surprenant alors qu'il fut aussi désireux d'en découvrir davantage sur Jack que tous les fans de l'Agent du Temps. « Lorsque nous avons rencontré Jack l'an dernier, il était solitaire, devenu une sorte de charlatan intergalactique après certains évènements liés à son passé. Deux années avaient été effacées de sa mémoire et il n'avait aucune idée de ce qui c'était passé. Maintenant sa mission est de se redécouvrir » explique-t-il. Et il n'existe pas de meilleur endroit pour le faire que Torchwood, située sur une faille spatio-temporelle dans le Cardiff d'aujourd'hui.

« Jack n'est pas un voyageur du temps, c'est un Agent du Temps et il ne peut voyager à travers le temps qu'avec l'assistance de quelqu'un comme Le Docteur. Maintenant, Cardiff dispose de cette base spatio-temporelle et c'est un des endroits où le TARDIS est susceptible de revenir, donc Jack attend. Il ne part jamais, il ne dort jamais » dit John.

Cela peut sembler une existence un peu solitaire mais Jack trouve quelqu'un à qui il peut vraiment faire confiance. « Jack s'entend bien avec tout le monde à Torchwood mais la seule personne qui connaisse tout de lui est Gwen. Lorsqu'elle est arrivée, Gwen a apporté quelque chose de nouveau à l'équipe ; elle a introduit des qualités humaines. Et contre toute attente, Jack commence à lui faire certaines confidences. »

Pourtant même Gwen et Jack ont leurs différends, admet-t-il. « De temps en temps il y a de fortes luttes internes. Les tensions sont constantes car les membres de l'équipe sont confrontés chaque jour à des situations de vie et de mort. Parfois Jack est furieux car l'équipe ne comprend pas le pourquoi de ses actes. Mais Jack a vue l'avenir de la Terre et sait que c'est au 21ème siècle que tout change… et qu'ils doivent se tenir prêts. »
La faille spatio-temporelle de Cardiff est la clé, révèle John, car elle sert de passerelle vers la Terre à toute une bande d'aliens monstrueux. Les Weevils en font partie, ce sont des créatures semblables à des loups. Ils vivent dans les égoûts des villes. « Les Weevils sont des aliens très bizarres. De temps à autre, un Weevil devient fou et attaque. C'est là que nous devons intervenir car ils peuvent être très extrêmement vicieux. »

Mis à part les habitants des égoûts, John adore travailler à Cardiff et a même acheté une maison avec vue sur la baie qu'il partage avec son partenaire l'architecte Scott Gill et leurs deux cockers, Penny et Lewis. « A l'écran, Cardiff ressemble à Los Angeles, c'est fabuleux » dit-il. «J'ai vu le premier épisode et Cardiff a réussi à me surprendre. Je pense que de nombreuses personnes vont être tentées de venir ici, pas seulement à cause de Torchwood mais parce que c'est un endroit incroyable… ça bouge chaque jour et c'est fantastique »
Après 13 ans de vie commune, John et Scott vont se pacser au plus tard cette année. « Toute ma famille arrive des Etats Unis pour célébrer l'événement en décembre prochain, dans la plus stricte intimité familiale ; ce ne sera pas un mariage snob » dit John.

John espère aussi trouver le temps d'offrir à sa famille une visite guidée des studios de la BBC où Torchwood est filmé. « C'est un endroit fabuleux pour travailler » dit John. « Doctor Who est également tourné là. Nous arrivons tous au travail et nous dirigeons ensuite vers nos lieux de tournage respectifs. Le repas est pris en commun, aussi, il n'est pas rare de manger une salade assis à côté d'un Weevil ou de partager une pizza avec un Dalek...c'est assez ordinaire pour nous » s'esclaffe-t-il.

Mais tout le monde ne partage pas l'enthousiasme de l'acteur pour la cantine de la BBC. En fait, c'était un peu trop pour un petit garçon, fils d'un membre de l'équipe de Torchwood qui accompagnait récemment son père au travail.
John explique : « Nous étions à déjeuner quand soudainement cet alien très reconnaissable est passé. L'enfant a piqué une crise, il s'est mis à hurler. Son père l'a attrapé par la main et lui a dit "Tout va bien, je suis là". Mais le gosse a continué d'hurler "Non ! Tu ne peux rien pour moi, seul Jack peut me sauver !"Il a foncé sur moi, m'a saisi aux jambes et ne voulait plus me lâcher. Ce pauvre alien sortait juste prendre une tasse de café et fumer une cigarette ! »